Les syndicats de Nouvelle Calédonie

Publié le par le président

Les syndicats de Nouvelle Calédonie protègent t'ils leurs adhérents ?. l'ADEVA-NC en doute profondémént.

Voici copie d'une lettre ouverte à Mr Didier Guénant Jeanson en décembre 2006,( copie jointe au présent  l'article)depuis pas de nouvelle .

 

 

 

Objet : Lettre ouverte :                                        Monsieur Didier Guénant-Jeanson

Nouméa le 28 Décembre 2006                                               U-S-O-E-N-C

                                                                                           3 rue Edouar Unger

                                                                              B.P. 2534 – 98 846 Nouméa cedex

 

 

 

 

 

 

Cher Monsieur,

 

 

 

            Cette lettre avec diffusion aux médias à été rédigée suite à la publication du « Livre de ceux qui veulent faire changer les choses «, lequel est en fait un rappel des débats ayant fait l’objet du colloque international sur le nickel tenu à Nouméa les 7 et 8 juillet 2005, c’est-à-dire il y a 18 mois.

            Tout d’abord, bravo pour le geste, qui est une initiative fort opportune en cette période des questionnements ; Il permet de poursuivre entre nous, localement, le débat commencé dans un contexte international.

            Votre syndicat est à cette occasion sorti des domaines traditionnellement réservés aux représentants de salariés et en donnant la parole à tous les organismes concernés il démontre une ouverture d’esprit que d’autres avaient mis à mal ces derniers mois.

            Je me permets toutefois, d’émettre deux réserves pour des sujets qui me sont familiers :

            -La première réserve est faite au titre de minéralurgiste ,membre de la Société de l’Industrie Minérale et directeur intérimaire local de COFREMI en 1981.

            -La seconde en tant que Président de l’Association de Défense des Victimes de l’Amiante en Nouvelle Calédonie.

            Au titre de minéralurgiste, je me souviens que , dès mon arrivée sur le territoire,en janvier 1969 (38 ans déjà !),j’ai été surpris de constater que,depuis l’extraction jusqu’à la commercialisation, l’industrie du nickel, sautait une étape essentielle : je parle de la valorisation du minerai brut (les anglo saxons disent « run of mine »).

            A l’époque, personne n’a porté le moindre crédit à mes arguments, pensez donc, ce zoreille, fraîchement débarqué qui prétend apprendre aux Calédoniens comment exploiter le nickel…

             Depuis lors, heureusement, l’idée a fait son chemin et, au prix de tâtonnements inévitables, on a vu la mise en service de la laverie de Bernheim, à Népoui. Conséquence directe du bien fondé de la démarche, une seconde laverie est en cours de construction à Thiébaghi. Il est même question de traiter ainsi le minerai qui serait exporté en Corée.

            Cette opération, qui évite l’écrémage des gisements, permet d’accroître considérablement les réserves. Cette ainsi qu’il serait possible pour de nombreux sites, d’abaisser, pour les saprolites, la teneur de coupure à l’extraction à une valeur voisine de 2 %, c'est-à-dire très proche de celle des latérites.

            Les techniques utilisées pour l’enrichissement du minerai consomment  peu d’énergie et ne sont pas polluantes : il suffit de gérer intelligemment l’utilisation de l’eau nécessaire.

            A une époque où le nickel se négocie à près de 35000 USD la tonne pour une prix de revient (amortissements et frais financiers compris) à peine supérieur à 6000 USD, je pense que cette technique mérite que l’on s’y intéresse ne serait-ce que pour pérenniser la ressource.

 

 

 

 

 

 

            Elle n’est pourtant que brièvement évoquée et, pour être rapidement écartée, dans l’avant projet du schéma de mise en valeur des richesses minières qu’il m’a été donné de parcourir.

            La parution de votre livre rappelle (cruellement, parfois) les déclarations de nos dirigeants. C’est ainsi que Didier Leroux, parlant de l’action du gouvernement (page 35) promet pour le fin 2005 un document définitif concernant  l’inventaire des ressources, la réglementation et le développement industriel…

            Bernard Robineau parle de la mise en place du CNRT (page 45)

            Il est permis de poser la question : où en sommes nous aujourd’hui ?

            La seconde réserve, faite en tant que président de l’ADEVA-NC ,concerne la problématique de la dangerosité  de l’amiante naturel environnemental omniprésent dans le sol calédonnien.

            Permettez moi de rappeler que les maladies dues à ce matériau entraînent chaque année, en Nouvelle Calédonie, le décès d’au moins 30 personnes et l’apparition d’une bonne centaine de nouveaux cas d’insuffisance respiratoire.

            La SLN , alertée par les soins de l’ADEVA-NC entreprend de contrôler ses retraités et de procéder à l’éradication de ce poison dans ses installations industrielles et dans son domaine immobilier.

            Cette attitude est à comparer à celle des autorités Canadiennes (voir document ci-joint).

            Nous espérons que les repreneurs de Falconbridge et de Inco ne persisteront pas dans cette voie.

            L’ADEVA-NC sera heureuse de vous trouver à ses cotés dans le combat qui va s’engager.

            La présence d’amiante dans le minerai de nickel commence à être reconnue (du bout des lèvres) par les organismes officiels.

            Le Gouvernement, quant à lui n’a toujours pas sorti les textes interdisant l’importation de matériaux amiantiféres en Nouvelle Calédonie.

            La médecine du travail continue d’ignorer le danger courru par certains travailleurs exposés aux poussières du minerai de nickel : c’est le cas de ceux oeuvrant dans un laboratoire d’analyse géré par Alain Terrien, un ami de Didier Leroux.

            Nos malades espéraient donc que les organisations syndicales se pencheraient enfin sur cette situation qui porte atteinte notamment à la santé des travailleurs de la mine et des travaux publics. Hélas, à l’instar des grandes centrales syndicales métropolitaines (CFDT, CGT, etc …) vous avez en Nouvelle Calédonie, manifesté une carence coupable vis-à-vis de cette problématique.

            Vos collègues de Métropole ont pourtant quant à eux fait leur méa-culpa. C’est ainsi qu’ils sont venus défiler aux côtés des malades de l’ANDEVA lors de la manifestation nationale partie de la tour Montparnasse le 30 Septembre dernier(voir photo ci-jointe).

            Pour être honnête et complet, il parait opportun de rappeler que la dangerosité de l’amiante naturel environnemental concerne en fait toute la population :il s’agit d’un réel problème de santé publique ainsi que l’a souligné Monsieur Gérard LARCHER Ministre du travail (voir les infos du 17 novembre 2006). Nous tenons à votre disposition un rapport sur la problématique des travaux en terrains amiantifères en haute Corse rédigé par une inspectrice du travail avec le concours du médecin du travail de Bastia. Ces deux personnalités avaient été pressenties pour venir en Nouvelle Calédonie faire part de leur expérience auprès du Gouvernement local.

            Aux dernières nouvelles, notre directeur du travail se serait opposé à leur venue.

Affaire à suivre.

            Je vous prie d’agréer , monsieur Guénant-Jeanson , l’assurance de mes salutations distinguées

 

 

 

 

 

 

                                              

                                                                                              André FABRE

 

 

 

 

Publié dans amiante

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